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La Brasserie La Concorde se réjouit d’avoir fait le pari du bio

Cinq ans après ses premiers essais, Adrien Marin propose six bières différentes à l’année et deux saisonnières.

«Brasser des bières bios? À mon sens, ce n’est même pas une option, c’est une obligation!» Fondateur de la brasserie artisanale La Concorde, à Vallorbe, Adrien Marin a opéré presque instantanément un choix pour lequel les très nombreux brasseurs artisanaux romands n’ont pas (encore?) opté. Ses premières Vallorbière, en 2015, sont produites de manière conventionnelle. Mais dès l’année suivante le trentenaire fait le pas et déniche du houblon et de l’orge maltée qui lui permettent de glisser gentiment vers une mousse plus «verte». Si bien qu’en 2017 l’ensemble de sa production passe en bio. Une première en Suisse romande. Ce choix fort, il ne le reniera visiblement jamais. «C’est tellement génial d’avoir un produit à base de céréales et de houblons qui poussent chez nous, et qui y poussent très bien, en plus», renchérit-il.

Cet automaticien de formation ne cache pas non plus que ses bières labellisées Bio Bourgeon lui permettent de se démarquer dans un monde de plus en plus concurrentiel. «J’en suis vraiment content et j’encourage les autres brasseurs à rester dans le traditionnel et à continuer de se fondre dans la masse», rigole-t-il. Alors, certes, les matières premières sont à peu près deux fois plus chères, mais elles lui donnent en contrepartie accès à une clientèle particulière et permettent le contact avec des fournisseurs qu’il connaît vraiment.

«Je travaille avec la Malterie de Bavois, qui traite l’orge du domaine des Takhi, à Valeyres-sous-Montagny. Quant au houblon, il provient de la Houblonnière maraîchère de Grandcour, dans la Broye, et du domaine Schlatthof, à Wolfwil (SO).» Au final, seuls les malts destinés à ses brassins spéciaux et le froment sont importés d’Allemagne. Dès l’année prochaine, la Concorde fera en outre fermenter ses bières au moyen de levures vivantes et cultivées dans la région par Levatura, start-up installée à Épendes.

Cinq ans après ses premiers essais, Adrien Marin propose six bières différentes à l’année – une blonde, deux blanches, une ambrée, une brune et une noire – et deux saisonnières. Dont la Noctambule, une bière de Noël proposée par son maître brasseur, Benjamin Iten. Tirant à 8 degrés, le breuvage réchauffe bien les amateurs de mousses rondes et aux arômes prononcés. «Mais on ne sent pas le goût de l’alcool, elle chauffe plus la tête que la bouche», rigole Adrien Marin.

En 2019, la production de la Concorde aura atteint les 30’000 litres, le minimum vital pour une brasserie. Soit 20’000 mis en bouteilles, qu’on retrouve dans de nombreuses épiceries bios romandes, et 10’000 dans des fûts mis en perce notamment chez Mamac, à La Cure, et au Nabi, le restaurant du Musée cantonal des beaux-arts.